2012 - Le Dialogue des Carmélites
Le Dialogue des carmélites
Nous sommes en 1789. Deux novices rentrent au Carmel de Compiègne. Leur vie de Carmélites est bien vite confrontée aux événements de
Racontant leur histoire, Georges Bernanos écrit « Le Dialogue des Carmélites » que le Père dominicain Bruckberger lui a commandé. S’inspirant d’une nouvelle de Gertrud Von Le Fort, «
Cette pièce nous parle de liberté, liberté comprise comme une condition nécessaire dans la vie spirituelle, car c’est librement que ces carmélites de Compiègne vont accepter le martyre. En effet, à partir de 1792, lorsque les religieuses sont expulsées de leur Carmel, elles vont s’offrir quotidiennement en holocauste pour que la paix règne entre l’Eglise et l’Etat. 10 jours après leur mort, c’est Robespierre qui tombe sur l’échafaud, mettant fin à plusieurs mois de Terreur. Bernanos a choisi de sublimer cette offrande en holocauste en leur faisant prononcer le vœu du Martyr, le vœu religieux étant une promesse faite à Dieu de façon irrévocable. « Moi, Blanche de l’Agonie du Christ, je fais le vœu du martyre. Je promets solennellement à Dieu d’imiter son Fils dans sa sainte Passion, sans me défendre ou fuir, offrant volontiers mon sang s’il le faut pour l’honneur du Carmel, l’exaltation de l’Eglise, et le salut du monde. »
Blanche incarne le personnage dont la liberté est entravée par une peur maladive qui l’anéantit dans tout ce qu’elle veut entreprendre.« En un sens, voyez-vous, la peur est tout de même la fille de Dieu, rachetée la nuit du Vendredi-Saint. Elle n’est pas belle à voir – non !- tantôt raillée, tantôt maudite, renoncée par tous… Et cependant, ne vous y trompez pas : elle est au chevet de chaque agonie, elle intercède pour l’homme. » Les difficultés du caractère de Blanche vont s’accentuer avec la pression qu’exerce sur elle Mère Marie de l’Incarnation (qui incarne la « sainteté à la force des poignets) dans l’espoir que « l’honneur parle plus haut que la crainte ». Ce n’est qu’une fois seule, et touchée par la grâce, que Blanche peut offrir sa peur dans l’union au Christ qui l’a assumée au Jardin des oliviers, c’est libre qu’elle monte à l’échafaud, offerte en victime d’holocauste à l’Amour miséricordieux. On sait que sainte Thérèse fonda sa « petite voie » sur le martyre dans les plus petites choses, sans aucun durcissement face à ses faiblesses qui au contraire lui permettent l’audace de s’offrir totalement. A son personnage s’oppose Mère Marie de l’Incarnation qui, elle, méprise
A la veille de sa propre mort, Bernanos veut nous expliquer au travers de cette pièce ce qu’est le combat spirituel selon sainte Thérèse Il le met en scène avec ses instants de paix, de prière, d’exaltation, mais aussi, de doutes, de peurs et même de révolution. Ne nous étonnons donc pas d’entendre alors chanter des airs révolutionnaires et « de sentir l’étau révolutionnaire se resserrer un peu plus chaque jour »! Nous rentrons-nous-mêmes dans les églises avec nos pensées révolutionnaires, avec notre orgueil qui tente de voler sans cesse la gloire de Dieu. Dieu est là, en nous, qui mène le combat. Sainte Thérèse, grande amie de sainte Jeanne d’Arc, se présentait elle-même comme une enfant missionnaire et guerrière : c’est le saint abandon qui gagne les victoires !
Enfin, un autre thème, parmi tant d’autres dans cette pièce, qui révèle
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